mouvement étudiant nantais
Plus tard, nous avons appris qu'il paraissait en comparution immédiate à 16h30, une dizaine de personnes est allée le soutenir. Pour mieux préparer sa défense, il a demandé à ne pas être jugé immédiatement pour son refus d'embarquer. Il passera donc au tribunal le 21 mars à 16h. Comme son avocat l'a expliqué, en détention, Ayhan serait dans l'incapacité de se présenter devant la cours qui doit statuer sur sa demande d'asile. Il a donc été placé sous contrôle judiciaire à son domicile nantais, avec obligation de pointer une fois par semaine.
Samedi 23/02 nous étions une petite dizaine d'angevains et nantais à monter sur Vincennes. Rappelons que là bas la résistance des détenus est, depuis decembre, particulièrement active: inssoumission, grèves de la faim, départ de feu, tentatives de suicides... cela appel à un effort de mobilisation de notre part car ils ont besoin de notre soutien. Or ce samedi nous n'étions qu'une 15aine devant le CRA...certes il y avait
une autre manifestation de prévue devant le ministère de l'identité nationale qui elle à rassemblée un millier de personnes, mais c'est tout de même désespérant de voir que seuls 5 ou 7 d'entre ceux qui y étaient nous ont rejoint après cette manif...désespérant aussi le dispositif déployé pour nous, plus de fourgons de CRS que de manifestants!!accès au CRA barré par des grilles anti-émeutes...
- la situation c'est un peu calmée cette semaine dans le CRA, c'est à dire qu'il n'y a pas eu d'affrontements sanglants tous les jours entre policiers et détenus
- il est prévu un agrandissement du centre de rétention de Mesnil-Amelot (nord de paris) ( + d'info)
- le 15 février un jeune kényan de 19 ans c'est suicidé car il allait être renvoyé dans son pays où il était condamné à mort. (+ d'infos)
Suicide d’un sans papier de 19 ans à Meudon
SUICIDE d’un SANS PAPIERS de 19 ANS à MEUDON
John Maïna, un jeune kenyan de 19 ans s’est pendu vendredi 15 février dans l’appartement où il était logé par France Terre d’asile à Meudon. Il venait d’apprendre le rejet définitif de sa demande d’asile et, comme il l’explique dans une lettre, il refusait d’être expulsé au Kenya qu’il avait fui il y a deux ans, condamné à mort. Il a préféré mourir plutôt que de rentrer dans un pays en proie à la guerre civile.
Cette guerre civile qui dure depuis deux mois, a déjà fait plus 1000 morts et déplacé plus de 300.000 personnes, après une élection marquée de fraudes. Mais dans certaines régions du Kenya, notamment la vallée du Rift, elle avait commencé depuis longtemps : John Maïna, a été contraint, à 17 ans, d’adhérer à une secte/milice de funeste réputation, les Mungikis. Ayant fui cette secte, il s’est retrouvé "dans une situation perverse avec les membres Mungikis à ma recherche et voulant ma mort et la police qui va me pourchasser en me considérant comme un Mungiki." Un pasteur l’a récupéré et l’a aidé à rejoindre la France le 19 mars 2006. Le 6 juillet 2007 l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides) rejetait sa demande d’asile. Le 21 janvier 2008, la Cour nationale du Droit d’asile, présidée par G. DACRE-WRIGHT rejetait son recours.
Il en a pris connaissance le 15 février et s’est suicidé le jour même, à Meudon.
Le Club d’athlétisme parisien, Championnet Sports, qui le comptait au nombre de ses athlètes performants a fait un communiqué digne : "Nous n’acceptons pas qu’un garçon puisse à l’orée de sa vie d’adulte, dans la patrie des droits de l’homme, être confronté à une telle peur d’être expulsé qu’il ne voie d’autre solution que de se suicider. Nous n’acceptons pas que la France, c’est-à-dire nous-mêmes, renonce à sa tradition de Terre d’asile. Elle a ruiné l’espoir d’un jeune homme qui avait courageusement refusé l’oppression... Nous ne voulons pas que que John Maïna soit mort pour rien.
source : COLLECTIF DES SANS PAPIERS 92-(CSP 92)
COMITE DE SOUTIEN AUX COLLECTIFS DE SANS PAPIERS 92
RESEAU EDUCATION SANS FRONTIERES 92-(RESF92)
Ahyan enfin régularisé!
Ahyan, c'est cet ami turc de Nantes qui par trois fois a refusé d'êtreexpulsé. La première fois, il a écopé de trois mois de prison à l'issue
desquels il fut remis en rétention. Au deuxième refus, le procureur refusa
de le poursuivre. En rétention à Nantes, il fut l'un des grèvistes de la
faim du CRA soutenus par nos amiEs nantaisEs. Cela lui valut d'être envoyé
au CRA de Rennes où il continua seul sa grève de la faim. Il devait être
emmené sur Paris pour être expulsé. Quand nous rejoignîmes nos amiEs
rennaisEs déjà sur place, ce fut pour apprendre qu'il avait été placé en
garde à vue après avoir, pour la troisième fois, refusé d'être expulsé.
Ayant refusé la comparution immédiate, il était libéré sous contrôle
judiciaire par le JLD et devrait passer aujourd'hui (vendredi 21 mars) au tribunal correctionnel
de Rennes pour refus d'embarquement.
La CNDA en le régularisant a montré que sa résistance à l'expulsion était
justifiée.
Ahyan, par son courage et sa détermination a montré que la résistance
était nécessaire et pouvait aboutir. Nos amis nantais et rennais ont
montré que le soutien à ceux qui luttent était nécessaire ne serait-ce que
pour empêcher la PAF de faire le "n'importe quoi" qui devient une habitude
face aux isoléEs.
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